L’essor frappant du e-commerce a amené de nouveaux acteurs sur le marché : les dark stores, ces supermarchés sans clients qui ont la fonctionnalité d’un entrepôt mais l’organisation d’un magasin.
Le « quick-commerce » est une tendance qui est née pendant le confinement. En effet, plusieurs starts-up ont fait la promesse de livrer des courses à domicile en moins de 15 minutes pour répondre à une forte demande des populations en centres-villes. C’est de cette façon que les dark stores sont nés.
Si ce nom est familier, c’est grâce aux dark kitchens. Ils désignent des cuisines de restauration sans clients qui ont explosés durant le confinement suite à la fermeture physique des restaurants. Avec l’avènement du shopping en ligne, le « quick commerce » a séduit les acteurs traditionnels de la grande distribution. À la suite de cela, pleins de nouvelles petites entreprises se sont fondées : Getir, Flink, Gorilla, Cajoo…
Que sont les dark stores ?
Il est difficile de reconnaître ces supérettes fantômes aux pieds des immeubles. Alors, comment reconnaître les dark stores ?
Les dark stores sont des centres de logistiques avec une surface entre 200 et 800 mètres carrés. La plupart du temps ils sont situés en pieds d’immeubles et assimilés à des commerces qui n’ouvrent pas leurs portes et n’accueillent aucun client. Les darks stores peuvent également se trouver en sous-sols. On pourrait facilement confondre les rayons des dark stores avec ceux des supermarchés classiques.
À Paris dans le 13ème arrondissement, Monoprix a ouvert son propre dark store. Il y prépare quotidiennement des commandes à des dizaines de mètres sous terre. Le géant américain Amazon, est l’unique client que Monoprix accueille dans son entrepôt. En effet, Amazon vient répondre à la demande de ses internautes pour la livraison de leurs courses à domicile dans un délai de 2 heures maximum. À la différence de ses compères, ce Monoprix n’a ni façades, ni vitrines. Il se rend accessible par un long et étroit escalier en ciment. C’est une ville sous la ville qui cohabite avec une trentaine d’autres entreprises. Cet entrepôt est un endroit où il est interdit de prendre des photos…
Un concept qui ne fait pas l’unanimité
Les dark stores constituent une sorte de réponse à la faillite de certaines activités. Ils offrent l’opportunité aux propriétaires de relouer leurs locaux vacants, au détriment de certains. Selon Kiymet Akpinar, déléguée générale de la Confédération des Commerçants de France : « On ne peut que dénoncer ce système de quick commerce (…) Il vient nuire à des TPE qui pourraient s’installer dans ces locaux. ». Ces dark stores sont aussi critiqués d’un point de vue esthétique : « Cibler les bas d’immeubles peut transformer le visage des villes, car les boutiques font l’animation d’un territoire, elles participent au lien social. »
C’est la capitale qui à ce jour est la plus touchée par ce quick-commerce. Ce sujet inquiète déjà le maire de Paris ainsi que ses conseillers municipaux : « Ça pose des problèmes d’encombrement de l’espace public, avec les vélos et les scooters, d’éviction des locaux et de concurrence agressive pour le commerce d’hypercentre. ». Cette darkstorisation des villes a amené une problématique considérable autour de l’aménagement des nouvelles boutiques. L’idée étant de faire concurrence au e-commerce et tout faire pour ramener la clientèle vers les boutiques physiques grâce à un aménagement plus attractif.
« (…) il n’a jamais été aussi important de magnifier le commerce Jean-Paul Mochet, président des enseignes Monoprix et Franprix. »
Ainsi des interrogations se soulèvent quant à l’avenir de ces entrepôts entre retail et logistique urbaine.